La technologie Zero Knowledge, ou « preuve à divulgation nulle de connaissance« , est une innovation prometteuse dans le domaine de la blockchain. Elle permet de prouver la validité d’une information sans révéler cette information elle-même. Comment est-ce possible ? Grâce à des algorithmes cryptographiques avancés, un « prouveur » peut démontrer la véracité d’une donnée à un « vérificateur » sans que les détails ne soient exposés. Par exemple, vous pouvez prouver que vous êtes majeur sans fournir votre date de naissance. Appliquée aux blockchains, cette technologie assure la protection des données tout en validant les transactions de manière sécurisée.

Table des matières

Pourquoi la technologie Zero Knowledge est-elle essentielle pour la blockchain ?

Les blockchains traditionnelles, comme Bitcoin ou Ethereum, sont transparentes par nature. Chaque transaction est publique, ce qui pose des questions en matière de confidentialité. Pour certains utilisateurs, cette transparence est essentielle pour garantir l’intégrité du réseau. Cependant, d’autres y voient un problème, surtout quand il s’agit de transactions financières sensibles. C’est ici qu’intervient la technologie Zero Knowledge : elle permet de concilier transparence et confidentialité en assurant la vérifiabilité des transactions sans en révéler les détails.

Le fonctionnement de la preuve Zero Knowledge (ZKP)

La preuve Zero Knowledge (ZKP) repose sur des algorithmes complexes permettant à un prouveur de démontrer à un vérificateur la validité d’une transaction sans divulguer l’information sous-jacente. Ce mécanisme est possible grâce à des fonctions cryptographiques qui sécurisent le processus. Ainsi, dans le cadre d’une transaction sur une blockchain, le prouveur peut confirmer que la transaction est valide sans révéler le montant ou les adresses impliquées.

Les différents types de preuves Zero Knowledge

Les preuves Zero Knowledge se divisent principalement en deux types : les ZK-SNARKs et les ZK-STARKs.

  • ZK-SNARKs (Succinct Non-Interactive Argument of Knowledge) : Cette méthode permet de prouver une information sans interaction continue entre le prouveur et le vérificateur. La preuve reste succincte, ce qui la rend adaptée aux blockchains avec des ressources limitées. Cependant, les ZK-SNARKs nécessitent une configuration de confiance initiale. Cette étape consiste à générer des clés secrètes utilisées pour créer les preuves. Si cette clé initiale est compromise, elle peut mettre en danger la sécurité du système. Il s’agit donc d’un élément critique du processus.

  • ZK-STARKs (Scalable Transparent Argument of Knowledge) : Contrairement aux ZK-SNARKs, les ZK-STARKs n’ont pas besoin de cette configuration initiale, ce qui les rend plus transparents et sécurisés. De plus, ils sont beaucoup plus scalables, capables de traiter un grand volume de transactions tout en allégeant la charge sur la blockchain. Bien que les preuves ZK-STARKs soient plus volumineuses que celles des ZK-SNARKs, elles offrent une meilleure transparence et une sécurité renforcée.

Zero Knowledge et la réduction de la taille des blockchains

L’un des avantages majeurs des ZKPs est qu’ils permettent de réduire considérablement la quantité de données stockées sur la blockchain. À mesure que les registres blockchain s’étendent, le stockage des données devient de plus en plus coûteux. C’est ici que des projets comme Mina Protocol se distinguent. Mina se présente comme la blockchain la plus légère au monde, avec une taille constante de seulement 22 Ko, soit l’équivalent de deux images de texte. Comparée à Bitcoin, qui atteint déjà plusieurs centaines de gigaoctets, Mina démontre le potentiel des ZKPs à rendre les blockchains plus légères, plus rapides et plus durables sur le long terme.

zero knowledge

Un des aspects fondamentaux du réseau Bitcoin est que chaque nœud complet détient une copie complète de la blockchain. Cela signifie que chaque transaction effectuée sur le réseau depuis sa création est conservée par tous les nœuds complets, garantissant ainsi la transparence et la sécurité du système. Cependant, cette architecture a un inconvénient : au fil du temps, la taille de la blockchain ne cesse de croître, rendant le stockage des données de plus en plus lourd. Actuellement, la blockchain Bitcoin dépasse déjà les 500 Go, et cette taille continuera d’augmenter à mesure que de nouveaux blocs et transactions s’ajoutent. Cette croissance pose des défis pour les nœuds, qui nécessiteront toujours plus de capacité de stockage et de puissance de traitement pour rester synchronisés avec le réseau.

Exemples de blockchains utilisant Zero Knowledge

Plusieurs projets de premier plan utilisent ou explorent la technologie Zero Knowledge pour améliorer leur scalabilité et leur confidentialité :

  • Near Protocol : Combine la technologie Zero Knowledge avec du sharding pour atteindre une plus grande scalabilité et confidentialité.
  • Mina Protocol : Connu pour sa taille extrêmement réduite grâce aux ZK-SNARKs, Mina réduit considérablement les données nécessaires pour vérifier les transactions.
  • Polygon : A lancé des ZK-Rollups pour améliorer la scalabilité tout en maintenant la confidentialité des utilisateurs.
  • ZK-Sync : Utilise des ZK-Rollups pour proposer des transactions Ethereum plus rapides et moins coûteuses, tout en bénéficiant d’une protection accrue de la vie privée.

Les ZK-Rollups : Comment ça marche ?

Les ZK-Rollups sont une solution de mise à l’échelle qui utilise la technologie Zero Knowledge pour regrouper plusieurs transactions en une seule. Contrairement aux blockchains traditionnelles où chaque transaction est enregistrée individuellement, les ZK-Rollups permettent de valider un grand nombre de transactions hors chaîne, puis de les soumettre en une seule preuve succincte sur la chaîne principale. Ce processus réduit la congestion du réseau, diminue les coûts de transaction et accélère les temps de validation. De plus, puisque seule une petite preuve est soumise sur la blockchain, les ZK-Rollups allègent considérablement la quantité de données traitées directement sur la chaîne.

Le problème de la confidentialité : un point de vue subjectif

La question de la confidentialité sur les blockchains dépend de la perspective que l’on adopte. D’un côté, les partisans de la transparence totale estiment que chaque transaction doit être traçable pour garantir l’intégrité du réseau. De l’autre, les défenseurs de la vie privée considèrent que la gestion des informations financières devrait rester confidentielle. La technologie Zero Knowledge offre une réponse à ce dilemme, en permettant la vérification des transactions sans exposer de données sensibles.

Zero Knowledge et la scalabilité des blockchains

En plus d’offrir une meilleure confidentialité, la technologie Zero Knowledge améliore aussi considérablement la scalabilité des blockchains. Les ZK-Rollups permettent d’alléger le nombre de transactions sur la chaîne principale en traitant une partie des transactions hors chaîne. Cela réduit la congestion du réseau et augmente la capacité du réseau à traiter un grand volume de transactions. Par exemple, Ethereum, avec ses solutions de Layer 2 comme Polygon et ZK-Sync, utilise des ZK-Rollups pour permettre des transactions plus rapides et moins coûteuses.

Les interactions avec les contrats intelligents : plus sûres et plus rapides

Les contrats intelligents bénéficient également de l’intégration des ZKPs. Les interactions avec ces contrats sont plus sûres, car les informations sensibles peuvent être vérifiées sans être exposées. De plus, les ZK-Rollups permettent de traiter plusieurs transactions liées à des contrats intelligents en une seule preuve, ce qui accélère leur exécution. Cela signifie que les smart contracts sont non seulement plus sûrs, mais aussi plus rapides à exécuter.

Les défis de l’implémentation de la Zero Knowledge

Malgré ses nombreux avantages, l’implémentation de la technologie Zero Knowledge reste complexe. Les algorithmes cryptographiques utilisés nécessitent une puissance de calcul importante pour générer et vérifier les preuves. Bien que les ZKPs réduisent la quantité de données stockées sur la blockchain, leur génération reste gourmande en ressources, notamment lors de la phase initiale. Cependant, une fois les preuves générées, elles allègent le réseau, ce qui en fait une solution précieuse pour les blockchains souhaitant améliorer leur scalabilité.

Combiner confidentialité et transparence réglementaire : est-ce possible ?

Bien que la technologie Zero Knowledge protège la confidentialité des transactions, elle peut être perçue comme incompatible avec les exigences de transparence réglementaire. Toutefois, il existe des solutions pour concilier les deux. Par exemple, des projets comme Zcash permettent des transactions anonymes tout en fournissant des preuves cryptographiques de conformité aux autorités de régulation. Cela permet de se conformer aux règles contre le blanchiment d’argent tout en garantissant l’anonymat des utilisateurs dans les transactions courantes.

Conclusion

La technologie Zero Knowledge représente une avancée majeure dans l’amélioration de la confidentialité et de la scalabilité des blockchains. En permettant des transactions vérifiables sans révéler de données sensibles, elle offre un équilibre unique entre confidentialité et transparence. Des projets comme Near, Mina, Polygon et ZK-Sync montrent comment cette technologie peut transformer l’écosystème blockchain. À mesure que les blockchains se développent, la Zero Knowledge jouera un rôle clé dans leur adaptation aux besoins de sécurité, de rapidité et de protection des données.


FAQ

  1. Qu’est-ce que la technologie Zero Knowledge ?
    La technologie Zero Knowledge permet de prouver la validité d’une information sans en révéler les détails grâce à des algorithmes cryptographiques.

  2. Quelle est la différence entre ZK-SNARKs et ZK-STARKs ?
    Les ZK-SNARKs nécessitent une configuration de confiance initiale, tandis que les ZK-STARKs sont plus transparents et n’ont pas besoin de cette configuration, ce qui les rend plus sécurisés et scalables.

  3. Comment fonctionnent les ZK-Rollups ?
    Les ZK-Rollups regroupent plusieurs transactions en une seule preuve, réduisant ainsi la congestion du réseau et les coûts de transaction tout en maintenant la sécurité.

  4. Pourquoi la taille des blockchains est-elle importante ?
    À mesure que les registres blockchain augmentent, il devient coûteux de les maintenir. Des projets comme Mina, avec une taille de 22 Ko, montrent comment les ZKPs peuvent rendre les blockchains plus légères.

  5. Quels projets utilisent la technologie Zero Knowledge ?
    Des projets comme Near, Mina, Polygon et ZK-Sync utilisent déjà la technologie Zero Knowledge pour améliorer leur scalabilité et leur confidentialité.

Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Crypternon ne pourrait être tenu responsable, directement ou indirectement, pour tout dommage ou perte causé suite à l’utilisation d’un bien ou service mis en avant dans cet article. Les investissements liés aux crypto-actifs sont risqués par nature, les lecteurs doivent faire leurs propres recherches avant d’entreprendre toute action et n’investir que dans les limites de leurs capacités financières. Cet article ne constitue pas un conseil en investissement.

Recommandations de l’AMF. Il n’existe pas de rendement élevé garanti, un produit présentant un potentiel de rendement élevé implique un risque élevé. Cette prise de risque doit être en adéquation avec votre projet, votre horizon de placement et votre capacité à perdre une partie de cette épargne. N’investissez pas si vous n’êtes pas prêt à perdre tout ou partie de votre capital.

Pour aller plus loin, lisez nos pages Mentions LégalesPolitique de confidentialité et Conditions générales d’utilisation.