Blackrock et ses fondateurs : l’histoire du plus grand fond

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BlackRock Fondateurs : Histoire et Origines du Géant de la Gestion d’Actifs

Blackrock a été fondé par Larry Fink, Robert Kapito, Susan Wagner, Barbara Novick, Ben Golub, Ralph Schlosstein, Hugh Frater et Keith Anderson en 1988.

Blackrock est aujourd’hui reconnu comme le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, avec 11 475 milliards de dollars d’actifs sous gestion au 30 septembre 2024, selon les chiffres officiels publiés par la société. Cela équivaut à environ 10 % de la capitalisation boursière mondiale estimée à environ 115 000 milliards de dollars, ce qui constitue une concentration de pouvoir financier sans précédent dans l’histoire des marchés.

À titre de comparaison, ses concurrents directs restent loin derrière : Vanguard gère environ 7 800 milliards de dollars d’actifs, tandis que Fidelity se situe autour de 4 500 milliards. Cette domination place BlackRock dans une position systémique à l’échelle globale, souvent qualifiée par des analystes de « gestionnaire invisible » ou d’« État parallèle » en raison de son influence étendue sur les flux financiers, les décisions d’entreprises cotées et même certaines politiques publiques.

Table des matières

Blackrock fondateurs : Une empreinte massive dans les entreprises mondiales

Selon une étude publiée par la Federal Reserve en 2020, BlackRock détenait des participations significatives dans plus de 95 % des entreprises composant l’indice S&P 500. À travers ses fonds, ETF iShares, et mandats de gestion, la société dispose de parts dans des firmes comme AppleMicrosoftExxonMobilJPMorgan Chase ou encore Alphabet.

Ses prises de participation dépassent régulièrement les 5 %, seuil déclenchant des obligations de déclaration réglementaire. De telles positions offrent à BlackRock un pouvoir de vote considérable dans les assemblées générales des grandes entreprises cotées, renforcé par la montée des fonds indiciels passifs.

Blackrock fondateurs : Un rôle quasi institutionnel

BlackRock n’agit pas seulement comme investisseur. L’entreprise est également un prestataire de services technologiques et de conseil stratégique auprès d’institutions publiques. Son logiciel de gestion des risques Aladdin (Asset, Liability, and Debt and Derivatives Investment Network) supervise aujourd’hui environ 21 600 milliards de dollars d’actifs dans le monde, y compris ceux d’institutions tierces comme BNP Paribas, Allianz ou encore certaines banques.

BlackRock a aussi été mandaté par la Réserve fédérale américaine pour acheter des obligations d’entreprise dans le cadre des mesures d’urgence Covid-19 en 2020, tout comme il avait déjà joué un rôle clé dans la gestion des actifs toxiques post-crise des subprimes en 2008.

Blackrock fondateurs : Des débuts marqués par la gestion du risque

Pour mieux comprendre cette influence, il faut revenir à la création de l’entreprise. Fondée en 1988 sous le nom de Blackstone Financial Management, la société est née sous l’impulsion de huit fondateurs, anciens de First Boston et Lehman Brothers. Parmi eux, Larry Fink, aujourd’hui PDG, a été le principal architecte de sa stratégie. Il est rejoint notamment par Robert Kapito (président actuel), Barbara NovickSusan Wagner et Keith Anderson.

Dans les années 1980, la plupart des gestionnaires d’actifs se concentrent surtout sur la performance financière sans toujours mesurer précisément les risques encourus. Les fondateurs de Blackrock veulent mettre le risque au cœur de chaque décision d’investissement, en utilisant des techniques empruntées aux marchés obligataires, où la modélisation est essentielle.


BlackRock mise dès le départ sur la transparence et sur la technologie pour mieux comprendre les risques.

C’est ainsi que l’entreprise développe Aladdin, un système informatique propriétaire conçu pour analyser en détail les portefeuilles d’investissement. Grâce à Aladdin, BlackRock peut :

  • Suivre en temps réel ce qui se passe dans tous les portefeuilles qu’elle gère.
  • Tester différents scénarios de marché pour anticiper les pertes possibles.
  • Vérifier que les niveaux de risque restent dans les limites définies avec les clients.

Cette approche séduit rapidement de grands investisseurs institutionnels, comme des banques, des assurances ou des fonds de pension, qui y trouvent une gestion plus rigoureuse et transparente que chez d’autres concurrents.

Blackrock fondateurs : Une montée en puissance accélérée par les acquisitions

En 1995, PNC Financial Services Group prend une participation majoritaire dans BlackRock, en investissant environ 240 millions de dollars. Contrairement à une acquisition classique, cette opération laisse à BlackRock une autonomie opérationnelle importante sous la direction de Larry Fink. PNC agit comme un actionnaire stratégique, tout en permettant à la jeune société de poursuivre son développement dans la gestion d’actifs.

Au fil des années, BlackRock enchaîne les acquisitions ciblées : en 2004, elle rachète State Street Research & Management, puis en 2006, Merrill Lynch Investment Managers, ce qui renforce sa présence mondiale et sa clientèle institutionnelle.

Le véritable tournant intervient en 2009, avec l’acquisition de Barclays Global Investors (BGI), incluant la très populaire plateforme d’ETF iShares, pour un montant de 13,5 milliards de dollars. Cette opération double immédiatement les actifs sous gestion de BlackRock, qui passent de 1 300 à près de 2 800 milliards de dollars, et la propulse au rang de plus grand gestionnaire d’actifs au monde.

Parallèlement, PNC commence dès 2010 à céder ses parts dans BlackRock, jusqu’à vendre la totalité de sa participation (environ 22,4 %) en 2020, réalisant une plus-value significative de plus de 14 milliards de dollars. Cette sortie marque la fin d’un partenariat de 25 ans, durant lequel BlackRock a bâti sa domination mondiale.

Blackrock et sa position sur les cryptomonnaies

BlackRock a adopté au fil des années une approche progressive et évolutive vis-à-vis des actifs numériques, en particulier du Bitcoin. Pendant longtemps, la société a maintenu une position réservée, mettant en avant les risques de volatilité, d’absence de régulation claire et de problèmes liés à la transparence des marchés crypto.

En 2018, son PDG Larry Fink affirmait qu’il ne voyait « aucune demande sérieuse » de la part de ses clients institutionnels pour des produits d’investissement liés au Bitcoin, même s’il mettait en avant le potentiel de la technologie blockchain. À cette époque, le marché restait marginal dans les portefeuilles des grands investisseurs, et le cadre réglementaire aux États-Unis était encore flou.

Cependant, à mesure que le secteur des cryptomonnaies s’est structuré — avec l’émergence de produits dérivés, de garde institutionnelle, et une demande accrue des investisseurs professionnels — BlackRock a progressivement intégré ces actifs dans son champ d’analyse.

À partir de 2020, la société a autorisé certains de ses fonds à investir dans des futures Bitcoin cotés sur le CME, et a multiplié les prises de position publiques sur l’importance croissante de la tokenisation des actifs, considérée comme une évolution majeure du système financier.

Le tournant significatif intervient en juin 2023, lorsque BlackRock dépose officiellement une demande d’ETF Bitcoin spot auprès de la SEC. Cet événement marque une reconnaissance claire de la légitimité de ces actifs dans le cadre d’une offre d’investissement traditionnelle, sous conditions de conformité réglementaire. Le dépôt de cet ETF a eu un impact notable sur le marché, avec une hausse immédiate du cours du Bitcoin à l’époque, reflet des attentes liées à une institutionnalisation du secteur.

En parallèle, BlackRock s’intéresse également à l’écosystème plus large du Web3. En 2024, l’entreprise annonce le lancement du BlackRock USD Institutional Digital Liquidity Fund (BUIDL), un fonds tokenisé fonctionnant sur la blockchain publique Ethereum, permettant de percevoir des rendements en USD de manière programmable et transparente. Ce fonds, réservé aux investisseurs accrédités, est intégré à Coinbase Custody pour la conservation des actifs, ce qui souligne le rapprochement stratégique entre BlackRock et les infrastructures crypto déjà établies.

Résumé des initiatives concrètes de BlackRock dans les cryptomonnaies :

  • 2020 : autorisation d’investissement dans les futures Bitcoin pour certains fonds.
  • 2022 : intégration du Bitcoin Trust dans certains portefeuilles clients via Coinbase Prime.
  • 2023 : dépôt d’un ETF Bitcoin spot auprès de la SEC, en collaboration avec Coinbase.
  • 2024 : lancement du fonds tokenisé BUIDL sur Ethereum.

Aujourd’hui, BlackRock ne se positionne pas comme un acteur militant du secteur crypto, mais comme un gestionnaire d’actifs qui suit ( et dicte ?) les dynamiques de marché et propose différents produits.

Blackrock : Un acteur contesté et au cœur des jeux de pouvoir

La puissance de BlackRock, aujourd’hui gestionnaire de près de 11 500 milliards de dollars d’actifs au 30 septembre 2024, continue de susciter de vives critiques. La concentration d’un tel pouvoir financier entre les mains d’un seul acteur privé inquiète une partie de la société civile, des économistes spécialisés en risques systémiques et plusieurs responsables politiques.

De nombreux analystes évoquent un risque systémique, notamment en cas de crise financière mondiale. Ses positions lui conférant une capacité d’influence qui dépasse largement celle de la plupart des gouvernements. Une telle omniprésence soulève des inquiétudes sur l’indépendance réelle des marchés et sur les éventuelles interférences dans les politiques économiques nationales.

BlackRock ayant été mandaté à plusieurs reprises par des gouvernements — notamment aux États-Unis pendant la crise du COVID-19 ou en Europe dans le cadre de plans de relance interroge. Cette double fonction, à la fois conseiller public et investisseur privé, pose la question : comment garantir la neutralité de ses recommandations politiques lorsque les secteurs conseillés sont souvent les mêmes que ceux dans lesquels la firme est massivement investie ?

Blackrock, son impact et ses fondateurs : Conclusion

Parti d’un groupe de huit fondateurs en 1988, dont Larry Fink et Robert Kapito, BlackRock s’est progressivement transformé en une infrastructure incontournable de la finance mondiale. Leur vision initiale – associer gestion des risques et technologie dans l’univers de l’investissement – a façonné une entreprise qui ne se contente plus de gérer des portefeuilles.

Aujourd’hui, BlackRock cumule les rôles : actionnaire clé de milliers d’entreprisesconseiller pour les Étatsgestionnaire d’actifs publics et privés, mais aussi fournisseur d’outils technologiques à travers sa plateforme Aladdin. Une position de force inédite, qui soulève des interrogations croissantes sur la nature et l’étendue de son influence dans les rouages du capitalisme contemporain. À l’origine de cette ascension, des choix stratégiques assumés… mais aussi une série de décisions où la frontière entre intérêt privé et intérêt public devient parfois floue.

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