Le burn en crypto, ou « brûlage de tokens » consiste à retirer définitivement un token de la circulation. Cela se fait en envoyant les tokens à une adresse inaccessible appelée burn address. Cette action, souvent perçue comme une stratégie déflationniste, a pour objectif d’influencer la dynamique de l’offre et de la demande, et potentiellement de stabiliser ou d’augmenter la valeur d’un actif numérique.
Dans cet article, nous allons explorer pourquoi, comment le burn de tokens est utilisé. Nous verrons également des exemples concrets, comme ceux d’Ethereum et de Beam, pour illustrer les impacts réels de cette pratique.
Table des matières
Pourquoi brûler des tokens ? Les objectifs derrière le burn
Le burn crypto sert plusieurs objectifs stratégiques, souvent adaptés aux besoins spécifiques d’un projet blockchain :
Créer une rareté : En diminuant l’offre en circulation, les tokens restants deviennent plus rares. Si la demande reste constante, cette rareté peut entraîner une augmentation de leur valeur.
Lutter contre l’inflation : Certaines cryptomonnaies comme Ethereum utilisent le burn pour contrôler l’inflation. Avec l’introduction de l’EIP-1559, une partie des frais de transaction est brûlée. L’EIP-1559 est une mise à jour du protocole Ethereum qui a modifié la manière dont les frais de transaction sont calculés, en introduisant un « base fee » automatiquement détruit à chaque transaction. Ce mécanisme réduit l’offre d’ETH et ralentit sa croissance, ce qui favorise une stabilisation ou une augmentation de la valeur de l’actif à long terme.
Améliorer la confiance des investisseurs : Lors des ICO ou IDO, les projets peuvent s’engager à brûler les tokens invendus pour garantir une gestion optimale de l’offre, rassurant ainsi les investisseurs.
Récompenser les détenteurs existants : Réduire l’offre totale de tokens peut être perçu comme un airdrop indirect. Lorsque l’offre diminue, la valeur des tokens restants augmente proportionnellement.
Plus d’informations ici
Comment fonctionne le burn en crypto ?
Le processus de burn repose sur l’utilisation de technologies propres aux blockchains :
Création d’une adresse de burn : Une burn address est un portefeuille sans clé privée, ce qui rend impossible l’accès aux tokens qui y sont envoyés.
- Concrètement, l’adresse fonctionne comme une « poubelle numérique ». Une fois les tokens transférés, ils deviennent inutilisables pour toujours.
Exécution de la transaction : Les développeurs du projet ou les utilisateurs eux-mêmes envoient des tokens à cette adresse. L’opération est enregistrée de manière transparente sur la blockchain, et toute personne peut vérifier que le burn a bien eu lieu.
Automatisation des burns : Certains projets intègrent des mécanismes automatiques. Par exemple, chaque transaction sur Ethereum depuis l’EIP-1559 brûle une partie des frais sous forme d’ETH.
Burn programmé ou ponctuel : Des projets comme Binance brûlent périodiquement des tokens, tandis que d’autres peuvent réaliser des burns ponctuels pour répondre à des événements spécifiques.
Exemple concret : le burn d’Ethereum avec l’EIP-1559
L’introduction de l’EIP-1559 en août 2021 a marqué une évolution majeure dans la gestion des frais de transaction sur la blockchain Ethereum. Désormais, une partie des frais de transaction, appelée base fee, est automatiquement brûlée, réduisant ainsi l’offre en circulation d’ETH. Depuis sa mise en place, des millions d’ETH ont été brûlés, avec un pic notable de 71 718 ETH brûlés en une seule journée le 1er mai 2022, représentant une somme colossale sur le marché à cette époque.
Le graphique ci-dessous montre la quantité quotidienne d’Ether brûlée. Si certaines journées, comme le 1er septembre 2024, affichent un montant minimal de 80 ETH brûlés, les périodes d’activité intense sur le réseau, marquées par des frais de transaction élevés, amplifient le mécanisme de burn.
Impact du burn sur Ethereum :
-
Réduction de l’inflation : Avant l’EIP-1559, l’offre totale d’ETH augmentait de manière constante en raison des récompenses de minage. Avec l’automatisation du burn, une partie des nouveaux ETH émis est compensée, stabilisant ainsi l’offre globale.
-
Augmentation de la rareté : En supprimant régulièrement des ETH de la circulation, ce mécanisme déflationniste contribue à soutenir la valeur à long terme de l’actif, notamment si la demande reste stable.
Exemple de mécanisme de burn : le cas de Beam
Beam, un projet axé sur l’écosystème gaming décentralisé, illustre parfaitement l’utilisation stratégique du burn de tokens pour gérer l’économie interne et encourager l’engagement des participants. Depuis son lancement, Beam a procédé à des opérations régulières de brûlage de tokens, dont certaines particulièrement marquantes.
Un burn historique : 2 novembre 2022
Le 2 novembre 2022, Beam a effectué son plus grand burn de tokens à ce jour, détruisant un total de 19,83 milliards de BEAM, équivalant à 137,97 millions de dollars au moment de l’opération. Cette destruction massive a réduit l’offre en circulation de manière significative, augmentant ainsi la rareté du token.
Un mécanisme aligné sur MIP-7
Selon la stratégie MIP-7 adoptée par le projet, 15 % des bénéfices générés par les investissements de l’écosystème sont utilisés pour racheter et brûler des tokens BEAM. De plus, les frais collectés sur le réseau Beam sont également intégrés dans ce processus. Ce modèle vise à renforcer la valeur du token tout en alignant les incitations des participants à la gouvernance décentralisée de Beam.
Dernier exemple : janvier 2025
Le 4 janvier 2025, Beam a encore renforcé son engagement avec un nouveau burn de 88,8 millions de BEAM, soit une valeur cumulée de 2,61 millions de dollars. Ces tokens provenaient des frais collectés sur la plateforme et des décisions prises par la communauté. Cette action a une fois de plus démontré la transparence et l’engagement de Beam envers ses utilisateurs.
Impact sur l’économie du projet
Le brûlage de tokens chez Beam a des impacts multiples :
- Gouvernance renforcée : Avec moins de tokens en circulation, les détenteurs restants voient leur influence accrue dans les décisions DAO (Decentralized Autonomous Organization).
- Engagement communautaire : Les burns réguliers encouragent les participants à conserver leurs tokens et à contribuer activement au développement de l’écosystème.
- Stabilisation des prix : En diminuant l’offre totale, Beam maintient un équilibre entre la demande et l’accessibilité du token pour les nouveaux entrants.
Ce type d’approche, mêlant réduction de l’offre et incitations communautaires, positionne Beam comme un exemple pertinent de gestion économique au sein de l’univers crypto.
Les controverses autour du burn de token
Si le burn présente de nombreux avantages, il n’est pas sans critiques ni risques :
- Manipulation du marché : Certains projets utilisent le burn comme une stratégie marketing pour attirer des investisseurs, sans réelle utilité à long terme.
- Concentration du pouvoir : Si les tokens brûlés sont principalement ceux détenus par la communauté, les équipes de projet peuvent accroître leur contrôle sur l’offre restante.
Conclusion : le burn, une stratégie puissante mais à double tranchant
Le burn en crypto est un outil permettant principalement de maintenir la rareté, de stabiliser l’inflation ou de renforcer la confiance des investisseurs, il joue un rôle clé dans la gestion de l’économie des tokens. Son efficacité dépend de la transparence et des objectifs du projet.
Pour les investisseurs et passionnés de finance décentralisée, comprendre les mécanismes derrière le burn peut offrir des insights précieux pour évaluer la santé et la stratégie à long terme d’un projet crypto.
Lectures complémentaires au burn : Pour améliorer vos connaissances autour de la gestion des tokens, cliquez sur les mots en gras pour en apprendre plus sur le vesting et les airdrop.
Les investissements dans les crypto-monnaies sont risqués. Crypternon ne pourrait être tenu responsable, directement ou indirectement, pour tout dommage ou perte causé suite à l’utilisation d’un bien ou service mis en avant dans cet article. Les investissements liés aux crypto-actifs sont risqués par nature, les lecteurs doivent faire leurs propres recherches avant d’entreprendre toute action et n’investir que dans les limites de leurs capacités financières. Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. Cet article ne constitue pas un conseil en investissement.
Certains liens de cet article sont affiliés, ce qui signifie que si vous achetez un produit ou vous inscrivez via ces liens, nous percevrons une commission de la part de notre partenaire. Ces commissions n’entraînent aucun coût supplémentaire pour vous en tant qu’utilisateur et certains partenariats vous permettent d’accéder à des promotions.
Recommandations de l’AMF. Il n’existe pas de rendement élevé garanti, un produit présentant un potentiel de rendement élevé implique un risque élevé. Cette prise de risque doit être en adéquation avec votre projet, votre horizon de placement et votre capacité à perdre une partie de cette épargne. N’investissez pas si vous n’êtes pas prêt à perdre tout ou partie de votre capital.
Pour aller plus loin, lisez nos pages Mentions Légales, Politique de confidentialité et Conditions générales d’utilisation.