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Créer sa cryptomonnaie : deux méthodes, avec ou sans coder
Comment créer sa cryptomonnaie sans nécessairement maîtriser tous les détails du codage blockchain ? Ou, au contraire, vous rêvez de développer votre propre consensus et de forker un projet existant ? Dans les deux cas, il existe aujourd’hui plusieurs moyens concrets de lancer un altcoin ou un token qui réponde à votre vision. Ce guide présente d’abord la voie rapide (sans coder), puis la méthode plus technique (avec code), afin de vous aider à réaliser vos ambitions, qu’il s’agisse d’un simple memecoin ou d’un projet de DeFi plus abouti.
Table des matières
Partie 1 : Créer sa cryptomonnaie sans coder
Une option plus accessible
Vous n’avez pas de solides connaissances en Solidity, en Rust, ni le temps ou les compétences pour forker une blockchain ? Il existe aujourd’hui des plateformes no-code ou low-code qui permettent de créer sa cryptomonnaie en quelques clics, sans écrire une ligne de code. Ces outils vous guident dans la génération d’un token sur des réseaux comme Ethereum, BNB Chain, Polygon, Base, Solana ou Avalanche.
Le processus consiste généralement à remplir un formulaire avec les paramètres clés :
- Le nom du token et son symbole (ex : MEME / MEM)
- L’offre maximale (max supply) et le nombre de décimales pour définir la divisibilité
- Les fonctionnalités avancées : comme un burn automatique (destruction partielle de tokens à chaque transaction), un staking intégré (récompense pour les détenteurs), ou encore des taxes de transaction (un petit pourcentage pris à chaque transfert, souvent utilisé pour financer le projet)
- L’adresse de déploiement : il s’agit de l’adresse du portefeuille (wallet) depuis laquelle le smart contract sera publié sur la blockchain. C’est aussi l’adresse qui, par défaut, aura certains droits sur le contrat (comme le minting si activé).
Une fois ces champs complétés, la plateforme génère automatiquement un contrat intelligent standard (souvent basé sur la bibliothèque OpenZeppelin) et le déploie pour vous. En échange, vous n’avez qu’à payer :
- Les frais de gaz pour l’interaction avec la blockchain (variables selon le réseau choisi)
- Une commission unique ou mensuelle pour l’usage de l’outil, selon la plateforme
Comprendre les notions importantes : minting, testnet, taxes…
Avant de finaliser le lancement de votre token, il est utile de comprendre quelques concepts essentiels :
- Minting : cela désigne la création de nouveaux tokens après le lancement. Si vous activez cette option, vous (ou d’autres adresses autorisées) pourrez “minter” des jetons supplémentaires à l’avenir. C’est utile si vous prévoyez un système d’émissions progressives, de récompenses ou de paiements récurrents. Attention : une fonction de mint illimitée sans contrôle peut nuire à la crédibilité de votre token.
- Testnet : c’est un environnement de test gratuit sur la blockchain, qui permet de simuler des transactions sans utiliser de vrais fonds. Avant de déployer sur le mainnet, il est fortement conseillé de tester votre contrat sur un testnet (comme Goerli, Sepolia ou BNB Testnet) afin de valider le comportement du token, détecter les éventuelles erreurs, et vérifier que les fonctionnalités spéciales (comme les taxes ou le minting) fonctionnent comme prévu.
- Taxes de transaction : elles consistent à prélever un petit pourcentage (par exemple 1 à 5 %) de chaque transfert de tokens. Ce montant peut être envoyé automatiquement à une adresse définie (trésorerie, burn address, staking pool, etc.). Cela permet de financer le projet, de brûler des tokens (réduisant l’offre) ou d’encourager la détention. Ce mécanisme est très utilisé dans les memecoins ou les tokens communautaires.
Lier le token à votre projet : de la monnaie à la fonctionnalité
Créer un token ne suffit pas : encore faut-il l’intégrer à votre projet Web3, qu’il s’agisse d’un outil, d’un service, d’une plateforme ou d’un jeu. Voici comment procéder :
- Définissez les cas d’usage concrets : par exemple, le token peut servir à payer l’accès à certaines fonctionnalités (abonnement, module premium, téléchargement, droits de vote, etc.). Dans ce cas, votre application (site, API ou smart contract) devra vérifier que l’utilisateur détient un certain nombre de tokens, ou les consommer pour lui accorder l’accès.
- Intégrez-le dans un smart contract de paiement ou d’accès : si vous avez une dApp, vous pouvez écrire un contrat intelligent qui vérifie la détention du token ou qui le prélève automatiquement pour exécuter une action (ex : valider une inscription, ouvrir une section, déclencher une fonction).
- Utilisez un service de Web3 login : avec des outils comme WalletConnect, ThirdWeb ou Moralis, vous pouvez faire en sorte que les utilisateurs se connectent à votre site avec leur wallet. Votre application pourra alors lire leur solde de tokens et adapter l’expérience en fonction (accès réservé, niveaux de privilèges, etc.).
- Créez une interface utilisateur claire : expliquez aux visiteurs comment obtenir le token (via DEX, airdrop, etc.), à quoi il sert, et pourquoi il est utile dans votre écosystème.
L’importance d’un audit, même sans coder
Que vous ayez écrit votre smart contract à la main ou utilisé un générateur automatique, un audit du code reste fortement recommandé. Il s’agit d’un examen réalisé par une société spécialisée (ex : Certik, Hacken, PeckShield), visant à :
- Détecter les vulnérabilités connues
- S’assurer que le contrat est immuable (ou que sa gouvernance est clairement définie s’il est modifiable)
- Valider que les fonctions critiques (mint, burn, accès admin…) sont bien protégées
- Renforcer la confiance des utilisateurs et des éventuels investisseurs
En effet, même si vous ne codez pas, le contrat que vous déployez sur la blockchain restera actif et visible publiquement. Il est donc crucial de s’assurer qu’il est fiable, transparent et qu’il ne comporte aucune faille exploitables.
Créer sa cryptomonnaie sans coder : les meilleures plateformes no-code
Lancer un token est aujourd’hui à la portée de n’importe qui. Grâce à une nouvelle génération de plateformes no-code ou low-code, il est possible de créer sa cryptomonnaie sans écrire une seule ligne de code. Ces outils sont particulièrement populaires pour lancer des memecoins, des jetons utilitaires ou tester rapidement une idée sur le marché.
Voici un comparatif détaillé des solutions les plus utilisées, leurs fonctionnalités, leurs limites et cas d’usage.
Créer sa cryptomonnaie sur CoinTool : simplicité extrême pour créer un token standard
Avantages :
CoinTool est conçu pour aller droit au but. L’interface est ultra simple : vous choisissez une blockchain (Ethereum, BNB Chain, Polygon, Arbitrum, Avalanche…), vous remplissez un petit formulaire avec le nom de votre token, le symbole, l’offre maximale, le nombre de décimales… et vous déployez.
Fonctionnalités proposées :
- Taxes de transaction (ex : redistribuer un % à chaque swap)
- Burn automatique
- Minting à la volée (possibilité de créer plus de tokens après coup)
- Tokenomics configurables en quelques clics
Idéal pour : créer un memecoin ou un jeton utilitaire basique, ou simplement tester une idée.
Inconvénients :
- Peu de personnalisation avancée
- Aucun mécanisme d’interaction avec d’autres contrats intelligents
- Contrat non modifiable une fois publié
Créer sa cryptomonnaie sur Token Tool (by Bitbond) : le choix pro pour un token administrable
Avantages :
Token Tool est plus rigide mais aussi plus fiable. Il est très utilisé dans les projets de levées de fonds, d’ICO ou de création de DAO. Il permet d’émettre des ERC-20, BEP-20, ERC-721 avec des options de contrôle bien pensées.
Fonctionnalités proposées :
- Mint / burn depuis l’interface
- Pause des transferts
- Transfert de propriété du contrat
- Whitelists, blacklists
- Affichage direct sur Etherscan / BscScan après publication
Idéal pour : un utility token sérieux avec un plan structuré, un lien à une dApp ou une distribution communautaire encadrée.
Inconvénients :
- Interface plus technique
- Certains paramètres ne sont plus modifiables après déploiement
- Courbe d’apprentissage un peu plus exigeante
Créer sa cryptomonnaie sur ThirdWeb : une boîte à outils complète pour construire un projet Web3
Avantages :
ThirdWeb est à la croisée des chemins entre no-code, low-code et développement Web3. Vous pouvez créer des tokens, NFT, marketplaces, systèmes d’abonnement, DAO, etc., tout en gardant la main via une interface visuelle… ou en intégrant le contrat dans votre code React/TypeScript.
Fonctionnalités proposées :
- Dashboard visuel pour gérer vos contrats
- Modules prêts à l’emploi : token ERC-20, NFT, voting, drops, airdrops
- SDK front-end pour intégrer vos tokens dans un site Web ou une app
- Gestion des rôles utilisateurs, des droits, et interaction multi-wallet
Idéal pour : les créateurs de projets Web3 complets, avec un écosystème (marché NFT, utility token, paywall crypto, DAO…).
Inconvénients :
- Demande des connaissances de base en Web3
- Nécessite parfois l’utilisation de scripts (JavaScript/TypeScript)
- Plus technique, moins adapté à un lancement rapide de memecoin
Créer sa cryptomonnaie sur pump.fun : l’option ultra-virale sur Solana
Avantages :
Pump.fun a trasnformé le lancement de memecoins sur Solana. Tout se fait en quelques clics : vous entrez un nom et un symbole, vous payez les frais (quelques centimes en SOL), et la plateforme crée le token, déploie une pool de liquidité, et gère automatiquement le fair launch.
Fonctionnalités proposées :
- 1 milliard de tokens automatiquement créés
- 100 % injecté dans la pool initiale
- Pas de mint ou de manipulation possible après le lancement
- Interface simplifiée au maximum, gamification incluse
Idéal pour : tester une idée de memecoin viral, lancer un jeton communautaire à « effet de buzz ».
Inconvénients :
- Aucune personnalisation des tokenomics
- Pas d’usage prévu du token en dehors du trading
- Impossible d’intégrer à un projet Web3 ou d’ajouter des fonctionnalités
| Plateforme | Niveau requis | Blockchains supportées | Fonctions clés | Cas d’usage idéal | Limites principales |
|---|---|---|---|---|---|
| CoinTool | Débutant | Ethereum, BNB, Polygon, Arbitrum… | Taxes, burn, mint, basic tokenomics | Memecoins, tests, tokens simples | Faible personnalisation |
| Token Tool | Intermédiaire | Ethereum, BNB, etc. | Admin, whitelist, pause, mint/burn | ICO, DAO, utility tokens sérieux | Contrats figés, interface peu ludique |
| ThirdWeb | Avancé | Ethereum, Polygon, Base, Solana… | dApp complète, dashboard, SDK, NFTs | Projets Web3 ambitieux, intégration front-end | Courbe d’apprentissage plus technique |
| pump.fun | Aucun | Solana | Fair launch auto, 1B tokens, pool immédiate | Memecoins viraux, buzz communautaire | Aucun contrôle, usage uniquement spéculatif |
Conclusion : quel outil no-code choisir pour créer sa cryptomonnaie ?
Créer sa cryptomonnaie est devenu largement accessible. Mais le choix de la plateforme dépend de votre ambition :
Pour un test rapide ou un projet communautaire léger : CoinTool ou pump.fun.
Pour un token sérieux, administrable ou structuré : Token Tool.
Pour une vraie dApp Web3 avec intégration complexe : ThirdWeb.
Partie 2 : Créer sa cryptomonnaie avec du code
Pourquoi coder soi-même ?
Si vous cherchez à concevoir un altcoin unique, un smart contract très spécifique ou une blockchain indépendante, il est indispensable de plonger dans le développement. Vous aurez alors :
- Le plein contrôle sur les mécanismes de consensus (ex : Proof of Stake, Proof of Work, etc.)
- La possibilité de définir un nombre total de tokens, la mining difficulty, ou encore la répartition initiale (ICO, staking, distribution gratuite…)
- Un champ libre pour créer des dApps complexes, intégrer votre coin ou token à d’autres protocoles
Cette approche conviendra aux entreprises souhaitant innover profondément, aux équipes techniques capables d’auditer et de maintenir le code, ou encore aux projets cherchant un positionnement plus sérieux sur le marché.
Créer un token sur Ethereum ou BNB Chain en Solidity
Le point de départ le plus courant consiste à écrire un contrat intelligent (smart contract) en Solidity. Voici un aperçu des étapes :
- Choisir le réseau : Ethereum mainnet, testnet, BNB Chain, etc. Décidez en fonction des frais de gaz et de la communauté.
Utiliser un framework comme Truffle, Hardhat ou Remix, qui sont des environnements de développement spécialisés permettant de compiler, tester et déployer facilement un smart contract sur une blockchain. Ils offrent des outils prêts à l’emploi pour interagir avec le code Solidity, simuler des transactions localement et gérer les déploiements vers le testnet ou le mainnet.
- S’appuyer sur OpenZeppelin : Cette bibliothèque propose des contrats ERC-20, ERC-721 (NFT), ERC-1155, déjà testés et reconnus. Vous pouvez les hériter et les adapter pour vos besoins.
- Ajouter des fonctionnalités : par exemple un burn, un mint autorisé uniquement à certaines adresses, une taxe sur les transferts, etc.
- Tester sur un testnet : Ropsten, Goerli, ou BSC testnet. Vérifiez que vos fonctions de staking, de vote ou de mint s’exécutent bien.
- Déployer votre smart contract sur le mainnet et vérifier (verify) le code source sur Etherscan ou BscScan.
Par rapport à la création no-code, vous disposez ici d’une liberté totale sur la tokenomics et la gouvernance. Toutefois, cela implique de maîtriser la sécurité blockchain (éviter les vulnérabilités type reentrancy, integer overflow, etc.). Un audit peut alors s’imposer pour rassurer les futurs investisseurs.
Construire un coin via un fork
Pour aller plus loin, vous pouvez créer un nouveau coin en forkant un projet existant. Exemple : vous copiez le code source de Bitcoin (C++), de Litecoin ou d’autres, puis vous modifiez :
- Le nom de la monnaie, son symbole, son logo
- La supply maximale, les récompenses de bloc, la difficulty d’extraction
- Le mécanisme de consensus (Proof of Work, Proof of Stake, ou un hybride)
- Les paramètres réseaux (port de communication, nombre de confirmations pour valider une transaction, etc.)
Enfin, vous devrez générer le genesis block et mettre en place un ensemble de nœuds pour démarrer le réseau. Ce processus est plus exigeant. Vous aurez besoin :
- D’une équipe technique (ou de solides compétences personnelles)
- D’un whitepaper justifiant la nouveauté de votre blockchain
- D’un plan pour inciter les miners ou validateurs à participer
Inconvénients de la méthode “avec code”
- Complexité technique : La blockchain étant un domaine pointu, un simple bug dans le contrat peut faire perdre des fonds.
- Coûts d’audit : Pour gagner en crédibilité, un examen approfondi du code (test + audit) est souvent indispensable, et cela a un prix.
- Maintien continu : Si vous lancez votre propre réseau, vous devez gérer la sécurité, les mises à jour, la gouvernance de la communauté, etc.
Créer sa cryptomonnaie avec ou sans code : comparaison rapide des deux approches
Création sans coder
- Facilité : Mise en place rapide, courbe d’apprentissage réduite
- Moins de dépenses : Pas besoin de gros budgets pour l’audit
- Flexibilité limitée : On ne peut pas tout personnaliser
- Crédibilité variable : Risque d’être assimilé à un scam s’il n’y a pas de projet concret derrière
Création avec code
- Contrôle total : Vous définissez précisément chaque règle de consensus ou de tokenomics
- Complexité accrue : Nécessite des compétences pointues, du temps, et un suivi constant
- Coût plus élevé : Audit professionnel, hébergement de nœuds, etc.
- Potentiel d’innovation : Vous pouvez réellement innover (nouveaux mécanismes de gouvernance, sharding, etc.)
Consolidation : donner vie et valeur à sa cryptomonnaie
Quel que soit le chemin choisi, un point demeure crucial : la cryptomonnaie ne vaudra quelque chose que si les utilisateurs y voient un intérêt réel. Voici quelques conseils pour la lancer :
- Établissez une roadmap : indiquez clairement ce que vous comptez faire sur 3, 6, 12 mois. Montrez la progression technique, commerciale ou communautaire.
- Construisez une communauté : Telegram, Discord, Twitter. Impliquez les gens via des airdrops ou des challenges. Donnez régulièrement des nouvelles et tissez un lien de confiance.
- Songez au listing : un DEX (Uniswap, PancakeSwap) est facile d’accès. Pour un CEX (Binance, Coinbase…), il faut être plus robuste et respecter des critères stricts (volume, sécurité, liquidité).
- Ne négligez pas la sécurité : si vous avez codé vous-même, effectuez un audit. Si vous avez opté pour une plateforme no-code, vérifiez le code source généré et méfiez-vous des bugs potentiels.
- Rédigez un whitepaper : même sommaire, il doit présenter la finalité, la tokenomics, le mécanisme de consensus (si pertinent) et la place de votre cryptomonnaie dans le marché.
En jouant la carte de la transparence, de la régularité dans la communication, et de l’innovation, vous augmenterez vos chances de donner une valeur concrète à votre création. Les investisseurs et la communauté apprécient les projets clairs, où la liquidité est assurée et où le scénario d’usage apparaît crédible.
Conclusion sur comment créer sa cryptomonnaie
Lancer un token ou un altcoin peut être aussi simple qu’un formulaire à remplir en mode “no-code”, ou aussi complexe qu’un fork d’une blockchain existante. Votre choix dépendra de vos objectifs, de vos compétences et de votre budget. La démarche sans coder convient parfaitement à ceux qui veulent tester un concept, lancer un memecoin ou valider un prototype. La voie “avec code” est incontournable si vous visez une technologie blockchain de pointe, ou que vous souhaitez innover en profondeur sur le consensus et la tokenomics.
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Yohan Uzzan
Ingénieur de formation, je me suis rapidement intéressé au domaine de la finance. Convaincu que la finance décentralisée a de beaux jours devant elle, je participe à sa démocratisation en développant Crypternon.
